la guerre le contraignit à quitter Prague et il continua sa carrière en tant que chef de travaux puis maître de conférences à la Faculté des Sciences de Caen. Sollicité par Pierre Donzelot, il fut nommé sur la chaire de chimie générale et minérale de la Faculté des Sciences de Nancy en 1943 (en remplacement de Paul Lafitte).

À Nancy, Letort s’affirma comme l’un des promoteurs de la cinétique chimique. Il semble avoir été l’un des premiers en France à s’intéresser aux mécanismes de la réaction chimique. Ses travaux le portèrent vers la décomposition thermique de l’acétaldéhyde. Il s’intéressa également aux réactions des molécules sur une surface métallique chaude, aux mécanismes fondamentaux de combustion du carbone et la polymérisation de l’état solide. Après avoir dirigé l’ENSIC pendant 10 ans (1946-1956), il devint directeur général scientifique du Centres d’Études et de Recherches des Charbonnages de France et a été élu à l’Académie des Sciences (division des académiciens libres) en 1965.
À son départ de Nancy, Letort a divisé son laboratoire entre trois de ses anciens doctorants, Michel Niclause, Pierre Le Goff et Xavier Duval. Les parties dirigées par Michel Niclause et Pierre Le Goff deviendront respectivement le Département de Chimie Physique des Réactions (DCPR) et Laboratoire des Sciences du Génie Chimiques (LSGC) qui fusionneront en 2010 pour donner le LRGP.